La «Poupée Kiwanis» est une petite poupée en tissu offerte par le Kiwanis aux hôpitaux et utilisée par le personnel soignant des services pédiatriques.
Son but est d’aider les enfants hospitalisés à surmonter le traumatisme psychologique de leur hospitalisation et elle permet :
- au personnel soignant d’expliquer les interventions, les gestes des infirmières ou des médecins,
- d’être un lien, un point de repère pour l’enfant entre les différents services hospitaliers,
- à l’enfant d’être acteur en reproduisant les gestes pour mieux comprendre,
- de distraire l’enfant, qui la dessine, l’habille, lui parle…
Des poupées «appareillées», équipées de matériel médical, facilitent les explications données aux enfants.
D‘autres, laissées à l‘état brut, permettent aux enfants d‘exercer leur créativité et par là, de s‘exprimer sur la maladie qu‘ils rencontrent.
Dédramatisation de l’hospitalisation et de l’intervention chirurgicale.
Un film financé par le projet Kdoll
Poupées Kiwanis : le projet mené par le service de Pédiatrie de Vivalia – Marche-en-Famenne
En tant qu’infirmières pédiatriques, il est unanimement admis que l’information fait partie du processus de soins (des enfants, des parents). Cette information est un droit repris dans la Charte de l’enfant hospitalisé (article 4) : « les enfants et leurs parents ont le droit de recevoir une information sur la maladie et les soins, adaptée à leur âge et leur compréhension, afin de participer aux décisions les concernant ». Nous avons tous et toutes pu observer que l’information peut contribuer à diminuer le stress, l’anxiété (voire la douleur). L’information peut aussi corriger les mauvaises représentations et peut permettre à l’enfant de reprendre le contrôle en étant acteur parce qu’actif à son tour.
Pour dispenser ces informations, nous disposons de nombreux outils, essentiellement axés autour des jeux puisqu’il est clair que le jeu est un excellent moyen d’entrer en relation avec un enfant. C’est aussi par le jeu que l’enfant peut découvrir le monde et l’intégrer. C’est également un moyen de voir ce que l’enfant a compris et de rectifier l’information si nécessaire.
Parmi les jeux utilisés, nous disposons des animations pré-opératoires (playmobils, marionnette chirurgicale), hôpital playmobil, pictogrammes et les poupées Kiwanis que nous utilisons depuis 2008.
Pour nous, la poupée Kiwanis est un outil, parmi d’autres, qui nous permet d’établir un lien avec l’enfant que nous avons soigner. Nous mettons cet outil au service des objectifs du service.
Cet outil nous paraît « riche » car il offre de nombreuses possibilités. Il peut nous permettre :
- d’expliquer les interventions, les gestes des infirmières ou des médecins, les traitements, les conséquences post-op… (Support visuel d’information) ;
- d’être un lien, un point de repère entre les différents services -urgences, radio, pédiatrie-(Objet transitionnel) ;
- à l’enfant d’être acteur en reproduisant les gestes (et par là, voir quel est son degré de compréhension) ;
- de distraire l’enfant ; il peut la dessiner, l’habiller, …
Pour que le projet aboutisse et tienne dans la durée, c’est important qu’il s’inscrive dans un projet de soins, partagé par l’équipe (pour éviter que cette technique ne reste accessoire et anecdotique, comme la marotte de quelques membres).
Voici les différentes étapes que nous avons suivies :
- Accord de la direction
- Rencontre de professionnels qui ont une expertise dans l’information par le jeu ; mise au point de la stratégie avec eux
- Définition de ce que nous souhaitons : Quel est l’objectif poursuivi ? Qui va les utiliser ? A quel moment ? Quelle doit être la formation des utilisateurs ?
- Combien de personnes sont concernées ? Qu’est-ce qui existe déjà ?
- Décision de « commencer petit » ! Nous préférons poursuivre peu d’objectifs, mais de les installer progressivement et surtout durablement.
- Décision de travailler avec 2 types de poupées :
• les poupées vierges appartenant à l’enfant
• les poupées dites « appareillées », qui sont la propriété du service. - Définition du « public cible » : les enfants hospitalisés (les enfants ne faisant qu’un passage aux urgences ne reçoivent donc pas de poupée), âgés de 1 an à +/- 10/12 ans
- Définition du circuit suivi par la poupée :
• La poupée est donnée à l’enfant admis aux urgences s’il doit être hospitalisé. Elle le suivra durant son séjour et pourra être utilisée lors de son passage éventuel aux radios, à l’écho, ou durant les différents soins (placement de cathéter, aérosols, info sur une intervention chirurgicale,
sur les conséquences post-op…)
• La poupée sera remise de façon systématique lors des animations pré-opératoires qui ont lieu tous les quinze jours
• Elle pourra également être remise à l’entrée en pédiatrie si l’enfant ne l’a pas encore reçue.
Les poupées « appareillées » (support d’information)
- Lors d’une réunion d’équipe, nous avons recensé les causes d’hospitalisations les plus fréquentes et en rapport à cela, nous avons envisagé en quoi la poupée peut être un support d’information.
- construction du matériel et rédaction des protocoles d’utilisation
- sensibilisation et information des équipes concernées à cette pratique (pédiatrie, urgences, radio). Vision du film ‘l’information par le jeu’, échanges, partage d’expériences,… afin de déchiffrer les résistances.
- Réalisation des poupées représentant la perfusion, la traction, l’aérosolthérapie, le plâtre,… Ces poupées ont été réalisées par les infirmières du service. Afin d’harmoniser les pratiques et d’avoir un langage commun, chacune a rédigé un document définissant le cadre de l’utilisation de la poupée qu’elle avait réalisé. C’est également une manière
d’informer nos nouvelles collègues de la procédure. Ce document reprend les objectifs opérationnels liés à cette cause d’hospitalisation (par exemple pour un enfant hospitalisé pour problème respiratoire ; la poupée peut préparer à la prise de paramètres, les frottis, les aérosols, … elle peut
également l’accompagner en rx.). - Lors de la réunion d’équipe suivante : chaque infirmière a présenté sa poupée et remis le document afin qu’il soit validé par l’ensemble de l’équipe.
Les poupées « vierges » :
- La consigne est très claire : dès qu’elle est remise à l’enfant, il est important que la poupée soit personnalisée c’est-à-dire que l’infirmière lui dessine un visage, une bouche qui peut avoir plusieurs expressions (sourire, indifférence, tristesse, colère, …), lui donner un prénom et éventuellement, si l’enfant le souhaite : une pathologie (ou pas).
- Importance d’expliquer ce qu’on attend de l’enfant en lui remettant la poupée (qu’il la dessine, la soigne, pour que l’infirmière puisse lui montrer les soins, …) Cette étape est indispensable, sinon, la poupée vierge atterrira sans aucun doute dans le fond du lit ou du sac…
Après quelques années de fonctionnement, le Kiwanis nous offre toujours nos précieuses poupées et depuis, il nous offre des marqueurs !
Le service a également travaillé sur le projet des pictogrammes (au départ pensé pour les parents étrangers) avec la poupée Kiwanis comme le pictogramme représentant l’enfant. Nous avons élargi le nombre de nos poupées : poupée opérée de l’appendicite, avec des agrafes et un drain, poupée appareillée pour
un EEG de 24 h (examen nouvellement réalisé chez nous).
Les poupées Kiwanis sont des outils, pas toujours remises à tous comme cela avait été pensé au départ. Dorénavant, elles sont plutôt données quand on pressent qu’elles pourraient être utiles… Elles sont toujours données systématiquement aux enfants quiparticipent aux animations pré-hospitalières où elles sont clairement le lien entre la préparation et l’hospitalisation.
Comme je vous le disais au départ, la poupée est un outil, ni plus, ni moins, mis généreusement à notre disposition. Cet outil peut être précieux dans certains cas et tout à fait inutile dans d’autres… A nous de connaître tous les outils (pictogrammes, distraction,…) dont nous disposons pour entrer en contact avec
l’enfant et de choisir celui qui nous convient et qui convient à l’enfant que nous soignons.
C’est un gage de qualité de notre travail de nous adapter à notre patient. A nous d’être attentives et à développer notre curiosité et notre créativité.
Françoise MALFROY
Infirmière. en chef
Service de pédiatrie
VIVALIA – IFAC
Voyez le reportage (2015) de TVLux sur l’utilisation des poupées Kiwanis à l’Hôpital de Marche-en-Famenne
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